dimanche 27 janvier 2013

Encore et toujours !


                                                                          Pas assez                             

                                               I

On ne dira jamais la lune.

Terre et rochers parmi le blanc

Qui sont de l’encre et n’en sont pas.

Quel royaume ? Un gris parfois qui s’éclaire

Et semble un à peu près de soleil.

                                               II

On ne dira jamais les genêts.

Le vent a, pour frémir, son plus bel allié

Et ne réclame pas d’autres souffles.

Avant l’arbre (et tous les arbres sont solennels)

Ils font l’exact rassemblement de l’air et l’humus

Mais les pauvres mots de l’homme

Transcriront si peu de ce frisson, si peu

Que la poésie ordonnera silence.

                                               III

On ne dira jamais la mort des renards.

Sur la route écrasés, bouillie pas même ensanglantée

Mais ils gisent, dépouille offerte à tous les yeux.

Eux, trésors roux qui sautillaient dans les herbes,

Les voilà vestige et dégoût, rien qu’un sac à mort

Où l’effroi ne va pas plus haut, la tragédie tout de suite

À la seule vue d’un prédateur broyé.

                                               IV

On ne dira jamais les variations du feu.

Pour qui a assigné le jaune à la flamme,

Il sera hypocrite en son violet

Car avant l’incendie, la bougie déjà

Publie les couleurs infinies

Et aussitôt l’orange et le blanc sont frères,

Ponctués d’un bleu qui surgit et s’amuse

Des orgueils du rouge.

Mais le feu se laissera saisir quand les hommes

Proclameront les brouillards flamboyants.

                                               V

On ne dira jamais mon amour.

Ô, taisez les yeux qui sont les siens

Et que vous avez vus. A moi qui l’ai crue source

Des rayons, récusez. Deleatur pour à nouveau

(Demain ? L’an prochain ? Au fil des mois ou tout à coup ?)

Frémir pour un visage. Un doigt éternel sur vos lèvres

Et je trouverai force dans le silence.

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