mercredi 19 juin 2013

À ma sœur


  
De tous les murmures de la nuit j’ai gardé
Le tien, ma sœur, le tien, car il est le plus doux
Et celui qui me touche le plus.
Heureux tous les souvenirs de notre enfance:
Quand tu chevauchais ton cheval de pierre à la Carança
Ou que tu jouais avec tes trois poupées
Dont les robes faisaient une vaste corolle.
Mon cœur sur la bouche à l’instant où je t’évoque
Car notre amour est proclamation,
Oui vociféré dans l’incandescence
De nous deux; tu es mon hymne immédiat,
Ma musique ultime et première,
Ma crique absolue, mon suprême refuge.
Tu es l’aînée décisive: auprès de toi,
Tous se font attentifs et obéissants.
Tu dis toujours le baume. A mes ciels d’angoisse
Tu réponds par vigilante providence
Et comme un aveu qui renverse la vie,
Tes mots (flot scrupuleux et souverain) animent
A plus belle conscience. En toi réside
L’amour qui offre autant qu’il exige.
J’écris ce texte afin qu’on sache ta beauté,
Ton silex généreux et le haut croissant de ton rire.
Judith, sœur et miroir pour les sœurs,
Mes mots ne diront pas assez ton cœur d’aube.
Voici poésie sororale mais humble
Face à toi qui perpétues l’affection
Dans une facile et suprême genèse.

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