vendredi 23 novembre 2012

Vigueur


                                                             
 
Pour l’infortuné, deux ciels qui l’indiffèrent
Et le laissant à cœur lourd, meurtri trop de fois,
Trop rapidement pour retrouver haleine
Comme l’été prend à la gueule
Les impatients : il n’aura plus force à empoigner l’or
Ni courir se retrouver sous les rayons,
Pas même hâter son pas pour voir la fête
Ou dans la douce introduction au sommeil
Enfiler ses vêtements de nuit;
Dépressif, dirait-on de lui, à la mode mortuaire
Du découragement et de l’abandon
Bien qu’il ait parfois ses ferveurs mais si fulgurantes
Qu’il s’en effraie, en pleure avant minuit
Face à la foule en liesse; en quelques cris d’ivresse
Il trouve un paradis comme on s’extasie du paon
Faisant la roue et pas d’autre sursaut,  l’extase accaparée
Dans l’instant : pour celui qui cherche une éternité,
Un tison illuminant les bouches béantes,
Un cheval qui hennit pour sa passion
Ou un chanteur qui s’enroue pour clamer son amour
Autre que le sien, qui viendra contredire
Ses joies ? Qui me dira plus grande cruauté
Que « le vent tiède est noble » ou « attraction par le gris » ?
Je veux une clarté. Revenue d’odyssée,
Contestataire ou prête à double enluminure
Comme un vainqueur veut son trophée brandi,
Un triomphe ayant soif de sa proclamation
Et qui conflue vers les mers claires,
Une clarté qui, si haute mais humble,
Prétend à la flamboyance des foules
Où chacun trouvera trésor ; et heureux
D’immiscer toutes les joies, comme un tresseur
Dans la fête unissant, par l’étreinte et les mots,
Les inconnus qui se désirent,
Les farouches qui ont pleuré leur effroi,
Les crispés, les douloureux, les régressifs, les railleurs.
Je veux, dans le soir chaud, sous un ciel paisible
Qui essoufflera les anciens dieux,
Saisir l’éclat assigné pour seul cœur,
Dans la stricte effervescence à empoigner lumière,
Rien que l’éden, dans le flamboiement qui n’attend personne,
La splendeur sur pied, attentive et prête à orner,
Pour chacun, dans sa foison qui toujours s’invite,
La vie dès lors relancée tous les jours
Comme une insolence heureuse, édictant au cosmos
Son plaisir, en un sourire immense,
Bienveillant jusqu’à la native incandescence,
Et j’aurai glané âge d’or, non pas dans mes rêves
Mais dans l’éclat des maintenant,
Prêt pour la stupeur, ouvert au vertige
Et ma main caressant la tête du cobra.

4 commentaires:

  1. Réponses
    1. Je suis en train de m'y atteler mais...je n'ai pas ta maîtrise en info. Donc, please, patience et indulgence!
      See you, G.

      Supprimer
  2. La vie bat son plein ! Comment parler de cette merveille ? Je l'ai lu plein de fois. A voix haute aussi, pour la beauté des mots et des sons. Et j'ai appris quelques vers . De "la vie dès lors relancée tous les jours" à "Et ma main caressant la tête du cobra" pour avaler un peu de beauté !

    L.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Laetitia pour tes commentaires. Ces signes me sont précieux!

      Supprimer