dimanche 2 décembre 2012

Pour Maman


C’est doucement in utero que Maman,

Pour la première fois, m’a parlé de poésie.

Elle m’a dit des mots blancs et merveilleux

Et comme une neige a dansé à mes oreilles.

J’étais dans son ventre,

Vivant de la vie minuscule des fœtus,

Et pourtant je percevais sa voix

Evoquant les écrivains qu’elle aimait.

Du fond de ma conscience prénatale,

A entendre les noms d’Ausias March, Neruda

Et Federico Garcia Lorca,

Je sentis dans la voix de Maman

Tant de passion et de fierté 

Que je fus ébloui. En dire plus

Je ne pourrai pas : tout fut lumière.

D’autres noms encore me parvinrent,

A chaque fois clamés et ardents ;

Et là, bercé et blotti dans la blancheur de son ventre,

Je continuai d’écouter.

 

2 commentaires:

  1. C'est tellement voluptueux, tendre, doux.
    Une caverne, un duvet d'ange et déjà l'éclat des mots, leur lumière, leur magnificence, leur chatoiement...descendent dans ton âme !

    L.

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  2. La connaissant cette maman, je sais que les mots ne suffisent pas pour parler d'elle. Toi le poète, tu as pu dire la passion qu'elle voue à la poésie. Hymne à Marie-Claire!!
    Abdelaziz Aït Youssef

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