dimanche 2 décembre 2012

Pour Van Gogh



Un mois dans les couloirs de Saint-Rémy un an,

Il a choisi l'asile l'automne.

Face au feu des morts nombreuses qui grandit,

Ailleurs!

La maison qui sauve pour un envol de feuilles

Tant de matins qui l'ont tiré de la nuit comme si l'aube

L'étranglait.

Vingt ans que le soleil l'effraie vingt heures

Où les rayons se pétrifient dans sa tête

Et tous les exils seront clarté.

Plus jeune, il reniait les flammes

(Brûlée, sa main pour prouver la force

De son amour)

Mais la fureur lui devint familière

Et il sangla son cœur au soleil. Nouveau fils du feu,

Il lui fit offrande

D'hystérie et de peur.

Il peignit jusqu'à manger ses peintures.

Une saison à Saint-Rémy une raison

A redresser mais ses ciels s'arrondissaient

Et ses squelettes fumaient. Ni rai ni perron d'hospice

Le sauva. Dans les rues, les jardins, les champs, les chambres,

Il emmenait toujours le soleil avec lui.

Un passage à Saint Rémy un voyage

De violence immobile

Jusqu'à s'illuminer.

Il sentit dans son dos se dresser les taureaux de fer

Et frappa dans l'escalier férocement.

Mais le soleil régnait. En quittant Saint-Rémy,

Il avait un nouveau frère

Qui fut plus fort que Théo

Et l'emmena dans les champs de blé mourir. 


 

2 commentaires:

  1. Et il sangla son cœur au soleil. J'adore ! Et tout le poème avec.
    Tout est ardeur, tout brûle. Van Gogh s'enfonce dans le feu de l'âme et je revois ses couleurs qui flamboient.

    L.

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  2. Un très beau texte sur ce peintre qui a illuminé ses peintures du soleil de Provence. On ressent dans ce texte la folie qui l'a empoigné et l'a conduit à Saint-Rémy, le soleil est comme entré dans sa tête... Je pense au film de Minelli avec Kirk Douglas que j'ai revu il y a peu, il a vieilli mais on ressent là aussi cette passion dévorante du peintre qui nous donne à voir le monde à travers son regard de feu... (Voir la série des tournesols) Au final, il va rejoindre ses peintures en se tuant dans le champ de blé.

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